12e jour d’auto-confinement

Bonjour à toi mon compagnon d’infortune, en ces temps troubles!

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Cela fait 12 jours que nous sommes en auto-confinement … Tu n’es peut-être pas familier du concept « d’auto-confinement ». Dans la petite ville universitaire où j’habite, après que la plupart des étudiants de l’université (mais pas tous) aient quitté la ville, les habitants « réguliers » se sont mis en auto-confinement. Alors que les écoles sont fermées et du coup toutes les activités extra-scolaires sont soit transférées en ligne, soit arrêtées, la plupart des gens ne sortent plus de chez eux que pour faire des courses ou aller au travail, lorsque cela est incontournable. Les enfants restent à la maison et ne contactent plus leurs copains qu’en ligne ou par téléphone. Le président n’a certes pas imposé le confinement ni d’ailleurs le gouverneur, mais dans ma petite ville la plupart des habitants l’observent quand-même. Et c’est tant mieux ! De cette façon nous pallions les insuffisances des officiels…

Sur le plan des nouvelles officielles et des chiffres, à l’heure où j’écris le nombre de cas détectés aux USA a dépassé les 100000 personnes 🙁 Quand je pense que le 11/3, le jour de la fameuse intervention télévisée de Trump (où il a clairement reconnu le problème du Coronavirus) il y avait à peine plus de 1000 cas recensés.

En Virginie, le gouverneur a pris de nouvelles mesures lundi 23/3, fermant l’ensemble des écoles jusqu’à la fin de l’année scolaire et demandant la fermeture de tous les commerces non-essentiels (restaurants, cinés, etc. mais pas les magasins de vente d’alcool 😉 ). Je dois dire que j’ai ressenti cette annonce comme un coup de massue. En effet cela annonçait le bouleversement de toutes nos habitudes pour au moins 11 semaines … Et même si je comprends et approuve totalement ces mesures, cela ne m’a pas empêchée de me sentir désemparée.

Il m’a fallu quelques jours pour me faire à cette nouvelle situation mais depuis jeudi je crois que nous avons complètement adopté un nouveau rythme. Et à la réflexion je préfère avoir de la visibilité à long terme, même si les perspectives sont sombres.

Notre routine est actuellement devoirs le matin (avec 4 enfants, même si les 2 plus grands sont quasiment autonomes, ça prend énormément de temps). Ensuite les enfants sortent dans le jardin en début d’après-midi pour environ 2 heures (nous avons la chance d’avoir un grand jardin et je mesure pleinement la chance que nous avons). Ensuite ils font de l’écran pour leur plaisir (seul ou en RV avec un/e copain/copine pour un chat ou une séance de jeu en ligne) ou ont leurs cours de musique en ligne. Enfin c’est le rituel du soir (se doucher, manger, histoire pour les plus jeunes et dodo !). Nous avons aussi mis en place un journal familial où à tour de rôle les enfants écrivent tous les soirs (sous la dictée de nous tous). Cela nous permet de ne pas perdre le sentiment des jours qui passent. De même nous essayons de garder certaines spécificités pour le weekend. Par exemple chez nous les vendredis et samedis soirs, c’est soirée home-cinéma en famille. Au début les enfants ont un peu fait le forcing pour qu’on regarde un film tous les soirs, mais nous avons refusé d’y céder et je crois que nous avons bien fait.

Concernant le transfert du « réel » en « virtuel » (transfert de diverses activités en virtuel), nous étions déjà pas mal connectés avant ces évènements. Mes deux fils actuellement au collège et lycée faisaient déjà tous leurs devoirs en ligne (c’est le fonctionnement de notre County). Quant à moi, mon activité professionnelle est essentiellement en ligne. Mais le fait que TOUT se passe actuellement en ligne complique parfois un peu les choses. Par exemple cet après-midi deux de mes enfants avaient en même temps des cours de musique en ligne, puis un de mes enfants a joué en ligne avec un copain, pendant que ma fille répétait ses cours de danse classique avec les vidéos de son école que nous avons reçus ces derniers jours. Bien qu’il n’y ait pas de problème d’ordinateur chez nous (ordinateurs personnels et ceux prêtés par les écoles) et que nous ayons une bonne connexion internet (et je sais que chacun de ces deux points peut être problématique pour certaines familles), il a quand-même fallu dispatcher tout ce monde à différents endroits de la maison et demander à chacun de modérer son enthousiasme et parler moins fort. Et pendant tout ce temps mon mari et moi avons dû être en support technique !

Et chez vous, comment se passe le (auto)-confinement ? Quelles sont vos difficultés ? Avez-vous découvert de bonnes surprises grâce à ce retrait forcé ? J’aimerais vous lire en commentaires.

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Haut les cœurs ! On va y arriver 🙂