Traits culturels

L’art du « hug »

 

 

Si vous vous intéressez un peu à la culture américaine, vous savez qu’il ne faut pas faire de bise ici. Les américains n’apprécient pas trop les contacts rapprochés. Même le serrage des mains est assez rare.


Et on le comprend quand on sait que les américains sont très préoccupés par la propreté des mains et j’avoue que cela me semble une bonne chose (sauf peut-être quand cela les amène à tousser et éternuer dans le creux de leur coude, sur leurs vêtements).


Par contre il y a le hug pour les moments où on veut saluer son interlocuteur chaleureusement. Et je ne maîtrise pas encore tout-à-fait l’art du hug.


Ce que je pense avoir compris, c’est qu’on hug plus souvent au moment de se quitter qu’au début de la rencontre. En effet, de nombreuses fois j’ai vu les gens se hug-er et me hug-er au moment de dire au revoir alors que la rencontre commence plus généralement par des salutations verbales.


Cela dit je me fais généralement surprendre par le hug. Je ne sais jamais s’il faut en faire un ou pas car il n’a pas de caractère systématique. Du coup j’attends que l’initiative vienne d’en face.


La technique du hug, telle que je l’ai comprise, est d’ouvrir un seul bras très largement au niveau des épaules et d’étreindre (de façon plus ou moins rapprochée) la personne d’en face. L’étreinte à proprement parler ne dure que 2 à 3 secondes. On voit parfois à la télé des hug à la limite du risible : les deux personnes sont relativement loin l’une de l’autre et se penchent exagérément pour se toucher les épaules et le haut du corps. Je pense que c’est un hug pas très affectueux. Mais ce n’est pas très facile de trouver l’exacte bonne distance.

Je me suis encore récemment « plantée » avec le hug (après 11 mois passés ici) ! Je sortais d’un déjeuner avec une éminente professeure qui m’a prise en affection et m’a présentée professionnellement à beaucoup de gens intéressants. J’avais mon sac à main à l’épaule, un sac de livres et le reste de mon verre de coca light dans une main et les clés de ma voiture dans l’autre.


Et en un clin d’œil elle s’est penchée (elle est plus grande que moi) pour me faire un hug. C’était assez inhabituel. Bien que nos rencontres soient toujours très chaleureuses, généralement elle ne me fait pas de hug (et surtout pas quand on est dans notre milieu professionnel). Mais là, elle a initié le hug et je me suis fait surprendre. J’ai levé le bras, mai c’était trop tard. Nous en étions déjà à la phase de « l’étreinte ». Du coup je me suis retrouvée la main sur sa hanche, coincée derrière son lourd sac à main qu’elle portait à l’épaule!


Rétrospectivement j’aurais dû aussi lever largement le bras et l’ouvrir pour répondre correctement à son hug. Tant pis ! Elle sait que je suis néophyte et elle ne s’est sûrement pas formalisée de ma main inappropriée sur sa hanche !


Enfin je l’espère !



4 Comments

  • Todd

    It can be a bit awkward. I think it has become increasingly widespread (increasingly hug whoever for whatever) over my lifetime. Now I don't think about it much at all. Americans have the same reaction to bisous. Oddly enough, bisous is a little more common in New York – some of my female colleagues in business do it – and I’m used to that as well.

  • Azadeh

    Intéressant… Je n'avais jamais vu toutes les subtilités du hug 🙂 Finalement ça ressemble assez aux questions existentielles sur le lieu de travail où on fait la bise à ceux qu'on connaît bien et qu'on sert la main à ceux qu'on connaît moins mais à force de les côtoyer on se demande au bout d'un moment s'il ne faudrait pas leur faire la bise aussi et on tente une fois pendant que l'autre nous tend la main… "Awkward" comme dit Todd !

  • SuperSepideh

    Oui, on se prend parfois la tête. C'est pour ça que je laisse l'initiative à l'autre. Du coup peut-être je manque de réactivité quand on me "hug"!

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