Ecole,  Education des enfants

La petite enfance et la crèche


Après 2 semaines de silence (due à la présence des enfants à la maison), je voudrais dire quelques mots concernant la garde des petits enfants en crèche (le seul mode de garde que nous ayons expérimenté ici). Ce post risque de ne pas passionner ceux qui n’ont pas d’enfant ou dont les enfants ont dépassé depuis longtemps le stade de la petite enfance, mais je l’espère intéressera ceux qui sont dans notre cas.

 

 

 

 

 





 

 


D’une manière générale la crèche est à l’image de toute la société américaine : chère, avec un coût calculé au plus près de votre situation (pas de mutualisation, ce qui peut être positif si cela vous permet de payer moins cher mais qui fait aussi que si vous êtes dans les cas les plus « défavorables », c’est-à-dire si vous avez un petit bébé vous payez plein pot), avec un principe de précaution poussé à l’extrême qui tue toute initiative et alourdie beaucoup les procédures, mais aussi avec une attention particulière pour le « client » (parent et enfant) et la possibilité simplifiée de rupture de contrat.


 


Je ne vais pas beaucoup m’étendre sur le coût de la garde d’enfant (assez énorme) ici. Je dirais juste que les sommes à payer sont très individualisés. La raison avancée est le nombre de personnels requis par la loi en fonction de la tranche d’âge de l’enfant. C’est évidemment un fait réel mais il en est de même en France et comme d’habitude en France on mutualise les coûts pour annoncer un coût standard par enfant, quel que soit son âge. Mais pas ici. Ainsi nous payons plus cher pour un bébé de moins de 18 mois (environ 300$ par semaine) que pour un enfant de 3 ans (environ 180$). De plus lorsque notre petit avant-dernier portait encore des couches (il y a encore quelques semaines, occasionnellement), on payait un supplément de 25$ par semaine. Au total un mois de crèche nous revient à plus de 2000$, ce qui est évidemment bien plus cher que tout ce que nous avons pu payer en France, même lorsque nous n’avions qu’un enfant et des revenus estimés « élevés »… Par contre une originalité dans l’Etat de Maryland par rapport à la France est que dans une crèche donnée, il y a un nombre maximum d’enfants autorisé par tranche d’âge (par exemple 6 bébés de moins de 18 mois, avec un ratio de un personnel pour maximum 3 enfants)


 


A noter aussi : il n’y a généralement que 2 voire une seule semaine de vacances prévue(s) au contrat. En effet les familles ne partent pas beaucoup. Dans une crèche on m’a même spécifié qu’il fallait absolument prendre ces 2 semaines car « un enfant a besoin de faire un break et passer un peu de temps avec sa famille » ! Je pense qu’en France nous en sommes assez convaincus !


 


Il y a 12 jours fériés au contrat, tous dus. De même les jours de fermeture pour cause d’aléas climatiques (comme les snow days du début d’année) sont également dus. Il en est de même avec les jours de maladie. Tout retard ou incident de paiement est en théorie facturé, ainsi que le non respect de certaines règles ou tout retard le soir au moment de venir chercher l’enfant. Ces indemnités sont d’ailleurs très chères, de l’ordre de 5$ pour tout retard de 5 minutes, et chaque tranche de 5 minutes commencée est due. Une heure de retard reviendrait donc à 60$, ce qui est très dissuasif. Mais c’est en théorie, car en cas d’incident isolé la crèche qui est une institution privée peut préférer passer outre plutôt qu’entrer en conflit avec une source de revenue (il nous est arrivé par exemple 2 fois d’arriver avec 10 minutes de retard, et on ne nous a rien réclamé). Par contre le préavis de départ n’est que de 2 semaines, ce qui simplifie les ruptures de contrat et donne une grande marge de manœuvre aux parents (il est assez facile de menacer de partir dans 2 semaines si on n’arrive pas à se mettre d’accord …)

 

 

 

 

 


 


 

 

Mais les différences ne s’arrêtent pas là : d’une manière générale un bébé de moins de 18 mois (infant) est considéré comme très fragile (ce qu’il est) et donc potentiellement source de conflit avec les parents. Il faut donc fournir absolument tout ce dont il/elle a besoin à la crèche : le lait, ses repas (purée, compote), ses couches, le drap de son berceau, sa crème solaire, sa pommade pour les fesses rouges, ses couches, … absolument tout. Je sais qu’en France aussi il y a des disparités d’une ville à l’autre mais je crois qu’en particulier le repas des enfants à la crèche (dès la diversification alimentaire) est fourni dans toutes les crèches. Mais ici on se prémunit contre le problème des allergies alimentaires. De même dans les crèches à Lille jusqu’à récemment les pommades pour fesses rouges et les couches étaient fournies. Mais ici non seulement il faut tout apporter, mais même pour la crème solaire il faut signer une autorisation écrite pour le personnel de la crèche. De même la crèche ne fournit pas les biberons et n’en a même pas pour dépanner. Il nous est arrivé d’oublier les biberons, et à moins de rentrer à la maison les chercher, il faut aller en acheter d’autres dans les commerces alentour. Il faut aussi fournir autant de biberons que de prises de lait prévus.


 


Autre difficulté : la crèche n’initie rien de nouveau avec les enfants (bébé ou plus grand). Qu’il s’agisse de la nourriture ou l’apprentissage de la propreté, ils ne font que continuer ce que les parents ont déjà commencé et bien installé chez l’enfant. Alors que dans les crèches municipales en France le personnel prend des initiatives (en accord avec les parents), ici aucune initiative n’est envisagée.


 


Par contre le parent-client est très soigné. On a systématiquement droit au sourire, au détail de la journée de l’enfant et aussi à beaucoup de compliments sur l’enfant. Je sais que c’est culturel, et je crois aussi fermement (comme tous les parents) que mes enfants sont très cute (évidemment !), mais je ne peux pas m’empêcher de penser que c’est aussi une façon de complimenter le client. Et d’ailleurs c’est très agréable ! De même pour la fête des mères et la fête des pères non seulement nous avons eu droit aux cadeaux plus ou moins faits par les enfants, mais en plus nous avions été invités (chacun à sa fête) à un déjeuner (pour les mamans) et à un petit-déjeuner (pour les papas) entièrement organisés par la crèche.


 


Bon, à part ces petites différences de fonctionnement, et ces grandes différences de coût, la crèche ressemble globalement beaucoup à ce qui se fait en France. Et il faut dire qu’à ces prix-là, il n’y a pas de problème de disponibilité de place de crèche !
 

 

 

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