La période actuelle favorise le repli sur soi

Bonjour à toi mon compagnon d’infortune, en ces temps troubles!

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L’heure est grave, la pandémie du Covid-19 fait de nombreuses victimes. Des familles entières sont touchées soit par la maladie, soit par l’éloignement des uns des autres, voire par la mort. Nous devons tous faire de notre mieux pour limiter les contacts avec les autres, obéir aux consignes de confinement et appliquer les gestes barrière.

Mais déjà dans certaines parties du monde l’après-confinement se dessine. Pas encore en Virginie où je vis (où le « stay at home order » court jusqu’au 10 juin), mais en France le déconfinement est pour le 11 mai. Et partout cette période de repli semble vouloir laisser des traces.

Si comme moi vous vous sentez bien dans un monde sans frontière, si vous vous sentez ouverts vers le monde et vers d’autres cultures, si vous vous intéressez à la façon de vivre d’autres populations, si vous appréciez le métissage des cultures et des traditions, si vous aimez transporter avec vous les savoirs-faire et les produits d’un pays à l’autre, vous êtes peut-être un peu attristés comme moi de voir le tour que prennent les choses. En effet tous les pays ont fermé leurs frontières, aux Etats-Unis le gouvernement a mis (temporairement) fin à l’immigration, et tous les dossiers d’immigration, même ceux des personnes déjà présentes sur le territoire sont temporairement arrêtés. En France, en prévision des vacances d’été on encourage les gens à ne voyager qu’en France. Aux Etats-Unis, si vous n’êtes ni américain, ni ne possédez de carte verte, il est dangereux d’envisager de sortir de votre pays de résidence même dans un futur plus ou moins proche, sous peine de ne plus pouvoir rentrer dans le pays. Les produits importés se font de plus en plus rares. On prédit la faillite probable des lignes aériennes et la fragilisation irrémédiable du secteur et des métiers du tourisme.

Pourtant ne vous trompez pas : en tant qu’ancienne timide je vis assez bien le confinement ! Je n’ai pas eu beaucoup de mal à rester dans mon cocon familial, à trouver mes marques dans ce nouveau quotidien où tous les matins mari et enfants sont présents, pour la journée. Ce cocon où nous sommes tous a quelque chose de réconfortant, et s’il n’y a pas de peur du lendemain (notamment financier), on peut facilement s’y complaire, un peu trop facilement.

Pour le futur j’ai peur que ces temps de confusion, de peur et de tristesse soient le prélude à une nouvelle époque de repli sur soi, où chacun favorisera son pays, son peuple, ses intérêts, plus qu’avant et qu’on rejettera l’autre sans vergogne et sans honte, au nom de la sécurité sanitaire et de la sante publique. Bien-sûr rien n’est certain, pour l’instant chacun annonce ses pronostics, mais nous qui nous sentons citoyens du monde, nous devrions peut-être être vigilants qu’une fois la crise passée la balance ne penche pas du côté des grincheux et des adeptes de chacun pour soi.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Vous sentez-vous mal à l’aise en ces temps de chacun pour soi ? Pensez-vous que les choses reviendront « à la normale » ou allons-nous persister dans le repli sur soi ?

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