Ecole

Un incident entre élèves : comment réagissent les écoles françaises et américaines ?

 

En tant que mère de 4 enfants, il m’est arrivé plus d’une fois à faire face à des incidents survenus entre élèves à l’école de mes enfants, soit parce qu’ils étaient responsables d’agissements, soit qu’ils étaient victimes…

 

Une chose est certaine : les réactions des écoles des deux côtés de l’Atlantique sont radicalement différentes. En France j’ai souvent eu affaire à un certain laxisme mêlé d’impuissance, alors qu’aux Etats-Unis j’ai eu affaire à des réactions effarées et à de plates excuses (lorsque mes enfants étaient « victimes »)

 

Pour moi ces 2 types de réactions représentent les 2 côtés du balancier : trop peu du côté français et trop du côté américain.

 

J’ai deux anecdotes quasi identiques survenues de part et d’autre de l’Atlantique :

  • Dans le 1e cas un de mes fils alors en petite ou moyenne section de la maternelle (âgé donc de 3 ou 4 ans) est rentré un soir avec des bleus sur son dos. Lorsque je lui ai demandé ce qui s’était passé il m’a dit que des camarades de classe l’avaient jeté par terre pendant la récréation et lui avait donné des coups de pied.

 

  • Dans l’autre cas un autre de mes fils actuellement en CP est rentré un soir avec de nombreuses éraflures sur le dos, et il m’a expliqué qu’un camarade de classe les lui avait faites en le poussant sur la balançoire à la récréation.

 

Dans le 1e cas je suis allée voir la directrice (et également maitresse de mon fils) pour l’informer de l’incident et lui demander ce qu’elle pouvait faire. Elle m’a simplement répondu que les enfants jouaient surement et que la politique de l’école était de laisser les enfants jouer librement pendant la récré, sans intervenir. J’ai appris par la suite qu’en effet pendant la récréation les maitresses discutaient dans un coin de la cour, sans surveiller d’aucune manière les enfants ! A l’époque l’école de mon fils avait un portier, un certain Mr. Ali qui lorsqu’il a entendu mon histoire et mes plaintes m’a gentiment dit qu’il allait garder un œil sur mon fils.

 

Dans l’autre cas j’ai écrit un mail dans la soirée à la maitresse de mon fils en joignant une photo de son dos. Une demi-heure après j’ai reçu un mail avec de plates excuses de la maitresse m’assurant qu’elle allait s’en occuper et que mon fils ne lui avait rien dit. Le lendemain, selon mon fils, les deux enfants avaient eu une discussion avec la maitresse, puis la directrice de l’école. La directrice leur a dit qu’elle allait désormais interdire que les enfants se poussent sur la balançoire. Mon fils ne parle pas encore parfaitement anglais mais il a su que l’autre enfant s’excusait et qu’il s’est mis à pleurer… Il m’a aussi dit que les parents de l’autre enfant étaient venus (surement convoqués par la directrice). De plus le soir-même j’ai reçu un mail d’excuse de la directrice qui m’assurait que les professeurs allaient redoubler de vigilance pendant la récré, et que si mon fils leur avait directement parlé elles l’auraient emmené à l’infirmerie et qu’elles nous auraient appelés immédiatement…

 

En fait j’étais aussi dubitative et devrais-je dire, insatisfaite dans les deux cas. En effet la directrice de notre école française avait affiché une vraie désinvolture et n’avait fait montre d’aucune volonté de changer quoi que ce soit. C’était juste un non-évènement pour elle. Par contre la directrice de notre école américaine, surement avec la peur bien réelle d’avoir une plainte auprès de la justice sur les bras en a fait beaucoup et j’ai le sentiment que l’autre enfant a eu des sanctions ou des menaces de sanction très sévères … Or je ne cherchais pas à faire de tort à un enfant de 6 ou 7 ans et oserai-je dire, « il n’y avait pas eu de mort d’homme » ! De plus je sais, pour avoir été quelques fois à la place inverse (de parent d’enfant responsable d’un incident) qu’un enfant peut avoir un geste déplacé sans se rendre compte de la portée de son geste.

 

Je ne sais pas lequel système est le mieux ou le moins pire… Sans doute dans les deux cas les enfants (les deux, « l’agresseur » et « l’agressé ») passent au second plan au profit d’adultes qui soit s’en fichent, soit veulent se protéger.

 

D’ailleurs dans l’incident le plus récent (celui des Etats-Unis) mon fils m’a dit : « je suis content parce que X n’a pas été puni de sortie et il a pu venir avec toute la classe à la sortie au bowling ».

 

J’espère qu’un jour on pourra arrêter le balancier au milieu : un peu plus de réaction d’un côté, un peu plus de modération de l’autre.

 

2 Comments

  • Elodie

    Bonjour, quel plaisir de relire vos posts.
    Tout a fait d’accord avec vous.
    Les enseignantes de mes garçons ne se mouillent pas trop non plus. D’ailleurs, un jour mon fils s’est fait gronder à la place du bagarreur (eh oui ce n’est pas le chouchou…).
    Pouvez-vous postez des posts sur le tourisme parfois même si je sais que ce n’est pas le but du site, svp? Merci

    • admin

      Bonjour Elodie,
      C’est intéressant ce que vous dites… On a en effet parfois l’impression que les enfants passent au 2e plan.
      Je ne vois votre commentaire qu’aujourd’hui, car j’ai changé d’hébergeur et je dois encore apprendre à m’adapter aux nouvelles fonctionnalités 🙂
      Promis je vais aussi écrire quelques articles sur le tourisme. J’ai d’ailleurs un article qui viendra très vite à ce sujet 🙂

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