En transit

Chronique d’un départ : J-180

 

Encore un mois de passé, et j’avais l’impression d’avoir bien avancé … jusqu’à changer d’avis récemment.
 

 –        Visas
A priori les choses étaient claires : l’université qui va employer mon mari devait faire les démarches pour les visas en avril. Puis survint le grand chamboulement : le décret anti-immigration du nouveau gouvernement américain contre les ressortissants de 7 pays…
Pendant 3 jours mon mari et moi étions confiants, pensant que cela ne me concernait pas. En effet, bien qu’originaire d’un de ces pays, j’ai obtenu la nationalité française il y a plus de 20 ans, et je ne suis pas retournée dans mon pays d’origine depuis encore plus longtemps. Cela s’est tout simplement fait comme ça, j’avais toujours un voyage plus excitant à faire avant d’y retourner…
Mais au bout de quelques jours on a commencé à douter et pour nous rassurer, mon mari a écrit à ses contacts à l’université pour avoir leur avis. Or ces personnes dument informées n’étaient pas du tout sûrs. Ils prenaient des pincettes et tout en s’excusant par mail des gênes que cela nous créaient (même si ce n’est pas leur faute !), ils estimaient qu’il y avait peut-être un risque que je sois impactée. Du coup on a « gratté », on est allé chercher les textes sur les sites de l’ambassade des USA en France, de France Diplomatie et de l’ambassade de France aux USA.
Or il semblerait que mon pays de naissance fasse partie des pays dont les ressortissants devaient demander un visa déjà dès avril 2016, c’est-à-dire sous la présidence d’Obama. Mais cela fait 20 ans que je voyage aux Etats-Unis aussi bien pour mon travail que pour les loisirs, avec ou sans mon mari, sans visa. D’ailleurs en septembre dernier nous sommes allés à deux à Monterey en Californie sans visa !
Depuis il y a cette bataille juridique entre le président américain et quelques juges américains. De notre côté, après beaucoup de réflexion on s’est dit que si même en septembre 2016 je suis entrée aux USA sans visa (enfin, avec la procédure ESTA), c’est que justement je ne devais pas être considérée comme ressortissant de ce pays « incriminé », et comme je n’y suis pas retournée depuis plus de 20 ans le problème ne devait pas se poser. Mais ce ne sont que des suppositions.
        Voyage pour le choix de notre futur logement

A la suite de ces interrogations sur les visas et étant donné l’allongement des délais dans les ambassades américains de par le monde, l’université nous a dit avoir décidé d’initier le processus de demande de visas bien avant avril, soit courant février en fait.

Par ailleurs nous avions décidé de partir en avril (pendant les vacances) quelques jours dans notre future ville de résidence pour étudier la question du logement. Mais si je devais demander un visa pour ce voyage en avril, faut-il que je le demande avant ou après les démarches de visa d’immigration ? Ou dois-je faire comme auparavant, prendre l’avion et demander un visa de touriste une fois sur le sol américain ? N’est-ce pas un peu risqué ? Avec tout ce remue-ménage ne risque-je pas d’être refoulée ?

Plus largement que va donner cette bataille juridique entre les juges et le président américain ? Contre le bon sens qui veut que plus on achète ses billets d’avion tôt, plus on obtient de bons prix nous avons pour le moment laissé au point mort ce projet de voyage de « reconnaissance » en avril.

        Choix de la société de déménagement
Il y a un an, lorsque la probabilité qu’on propose un poste à mon mari se précisait, nous avons fait faire un devis pour déménagement entre Lille et les USA à 3 sociétés de déménagement. Puis il a accepté le poste mais nous nous sommes rendus compte qu’on ne pouvait pas demander un visa avant janvier 2017 et avons décidé de remettre notre départ à l’été 2017. Du coup nous avons laissé ces devis de côté.
J’ai recontacté ces sociétés il y a quelques semaines, j’ai lu et comparé en détail leurs devis (qui sans surprise ne prenaient pas du tout en compte les mêmes choses), j’ai lu tous les alinéas écrits en tout petit et je leur ai posé des questions… Finalement il m’a semblé la semaine dernière avoir trouvé la société la plus intéressante, correspondant à ce qu’on recherchait. Mais au détour d’une dernière petite question anodine avant de signer le contrat, on s’est rendu compte qu’il y avait un malentendu entre nous sur une question essentielle… Du coup je suis revenue presque au point de départ, puisqu’en l’état aucune des sociétés n’a intégré correctement ce point clé dans son devis. On est reparti pour un tour 🙁
        Le quotidien influencé par la perspective de notre départ
La planification de notre vie quotidienne est bien-sûr grandement impactée par la perspective de notre départ. Par exemple lorsque le problème concernant les visas s’est posé (comme je l’ai évoqué ci-dessus), je me suis mise à penser pendant un petit moment à tout ce qu’il fallait planifier à nouveau si notre départ était retardé : inscrire les enfants en avril au Conservatoire pour la rentrée de septembre 2017, les inscrire à la piscine en mai pour septembre prochain, déclarer notre choix pour la LV2 de mon fils l’an prochain (en 5e) alors que nous avions décliné la possibilité de choisir, etc.
Il y a aussi régulièrement au quotidien des situations pour lesquelles il faut faire des choix : initier des actions ou laisser les choses en l’état. Par exemple, notre durée d’engagement avec notre opérateur d’internet, télé, téléphone et portables arrive à échéance dans quelques jours. Le prix de notre abonnement va grimper puisque nous ne sommes plus engagés envers l’opérateur. Il fallait donc faire le choix de se réengager pendant 12 mois et renégocier les prix ou laisser les prix grimper. Techniquement, avec un contrat de travail à l’étranger on peut résilier ces contrats le moment venu, même quand on est encore engagé. J’avais donc fait le choix de nous réengager et de « re-signer » pour 12 mois. En principe c’était assez simple, presqu’aussi simple qu’un coup de fil.
Mais il se trouve que notre opérateur actuel est Numericable et lorsqu’on se réengage, c’est vis-à-vis de SFR (puisque Numericable est absorbé par SFR). Alors que les choses devaient être très simples, en pratique il fallait changer de box, prendre RV avec un technicien, etc. Or les psychologues connaissent bien ce processus : lorsque vous avez mis le doigt dans l’engrenage (en l’occurrence vous avez commencé à dire oui au commercial qui vous harcèle au téléphone), c’est difficile de revenir en arrière. C’est ainsi que j’ai pris RV avec un technicien, qui n’est pas venu (le commercial avait sans surprise promis monts et merveilles). J’ai donc voulu me « rétracter » comme le permet maintenant la loi, c’est-à-dire annuler purement et simplement ma commande. Mais cela s’avère sans surprise plus compliqué que prévu : il faut que j’attende de recevoir le matériel, puis le renvoyer (surement en lettre recommandée pour pouvoir prouver en cas de litige que j’ai bien fait les démarches).
Bref, me voilà donc avec un contrat plus cher (puisque nous sommes à la fin des prix négociés), mais avec des démarches partiellement annulées, en attente de renvoi du matériel en accusé réception 🙁
J’ai le sentiment d’avoir fourni ces derniers temps beaucoup d’efforts, en pure perte !

 

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.